Au détour des forêts de chênes, de châtaigniers et de pins, des sentiers vous feront découvrir une alternance entre les étendues colorées de bruyères et d’ajoncs, et les étangs allant du bleu au noir. Carrières de Touvérac : une nature si belle, respectons là ! En des temps très lointain, le massif central était une grande île montagneuse. Très lentement, il s’est érodé, le granit s’est altéré, les minéraux se sont dissous, les grains de silice sont devenus sables, les feldpaths et les micas se sont altérés pour donner des argiles. De grands changements climatiques entraînent de fortes précipitations qui transportent les sables et les argiles sur des centaines de kilomètres. Les argiles les plus fines de type kaolin iront se déposer au Sud des Charentes, bénéficiant alors d’un climat tropical. Ce kaolin n’est rien d’autre que la terre blanche, présente dans les profondeurs de Touvérac. C’est à partir de la fin des années 1960 que la société AGS a commencé à extraire cette fameuse argile aux multiples propriétés : finesse, pureté et blancheur, des qualités qui lui ont valu une utilisation pour les briques réfractaires, la céramique, l’industrie chimique ou les biotechnologies. Recouverte par de nombreux sédiments, il est nécessaire de creuser pour la trouver. Des milliers de m3 sont évacués avant d’arriver sur les lentilles d’argiles exploitables : les déblais sont alors stockés à proximité des carrières, formant de nouvelles collines appelées stériles. L’exploitation a duré jusqu’en 2000, créant successivement 4 plans d’eau, modifiant le paysage et donnant aujourd’hui au site sa morphologie si particulière. L’extraction a créé des effets de ruptures parfois forts occasionnant de véritables falaises au-dessus des plans d’eau. Lorsque les pentes sont plus faibles, les sols particulièrement clairs et nus semblent griffés : les eaux ruisselantes y ont inscrit de très nombreuses ravines. Les substrats mis à jour sont pauvres en éléments nutritifs et peu favorables à l’expression rapide de la vie. Les stériles furent plantés en pins par le carrier au fur et à mesure de l’ouverture des nouvelles extractions, pour stabiliser les sols et verdir les lieux rapidement. Les dernières fosses d’excavation furent laissées en eaux : l’imperméabilité des sols a permis leur remplissage. En 1996, sensibilisé à l’intérêt écologique et pédagogique de cet espace par les associations naturalistes, le propriétaire et carrier AGS en a confié la gestion au Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine (CEN) par l’intermédiaire d’un bail de trente ans. L’arrêt de l’exploitation a permis le retour des milieux acides et argileux typiques de ce secteur : landes à bruyères, pelouses, étangs, roselières. Concernant les boisements, le maintien du chêne et du châtaignier est privilégié et des éclaircies de pins ont permis le retour d’une végétation arbustive de landes où se mêlent le jaune des ajoncs aux mauves des bruyères. Plusieurs espèces végétales rares comme le Piment royal ou le Simethis à feuilles planes, indiquent le caractère acide du milieu. Ces habitats variés abritent une faune tout aussi diversifiée : la discrète Cistude d’Europe, prenant des bains de soleil sur les troncs couchés dans les étangs ; la Rainette méridionale, de son vert flamboyant, solidement accrochée aux branches d’un ajonc ; ou encore l’Engoulevent d’Europe et son chant caractéristique au crépuscule. Des opérations de gestion sont menées par le conservatoire telles que l’amélioration des plantations de pins par des éclaircies permettant de redonner toute sa place aux feuillus dans le paysage des carrières, la restauration et l’entretien des milieux ouverts tels que les landes ou les roselières, la réouverture de falaises, permettant d’accueillir des espèces y nichant. Des entreprises d’insertion ou des chantiers école, sont régulièrement amenés à intervenir pour la réalisation de ces travaux de gestion dont l’ensemble des actions s’effectuent en collaboration avec les différents acteurs du territoire. Elles sont cadrées dans un document de gestion validé par un conseil scientifique. Un sentier de découverte du site est balisé sur environ 4km (2h environ). Il vous permet de faire deux boucles autour des quatre anciennes carrières et ainsi vous imprégner des différentes ambiances paysagères que vous offre le site. Si cet espace naturel est aménagé pour l’accueil du public, il est cependant primordial d’y respecter quelques règles pour ne pas déranger cette nature si fragile : - La baignade et toute autre activité nautique est strictement interdite - Rester sur les sentiers balisés pour éviter le piétinement et le dérangement des espèces - Campement et feux sont interdits, nous sommes ici dans un massif forestier à fort risque incendie - Les déchets doivent être emportés dans vos sacs - Les chiens doivent obligatoirement être tenus en laisse - Il est dangereux de vous approcher du bord des falaises, des points de vue sont aménagés pour pouvoir observer en toute sécurité
Parking
Parking gratuit
A la campagne Au bord de l'eau Etang à moins de 300 m En forêt Vue lac Vue sur le vignoble
Parking situé entre le bourg de Touvérac et la RN10, le long de la RD131
Du 01/01 au 30/12.
ACCES_LIBRE